Étude MC : les personnes malades de longue durée sont positives à l'égard des coordinateurs de retour au travail

Bruxelles, le 10 octobre 2024 – Plus de la moitié des personnes en incapacité entrées en contact avec les coordinateurs de retour au travail se sentent aidées et entendues. C'est ce qui ressort d'une nouvelle étude de la Mutualité chrétienne (MC), ​ basée sur les réponses de 5 100 membres en incapacité de travail qui ont rempli un questionnaire en ligne.

Depuis 2 ans, les personnes en incapacité de travail peuvent faire appel à un coordinateur de retour au travail de la mutuelle. Ils ont entamé leur mission en avril 2022, au sein des équipes médicales interdisciplinaires des différentes mutuelles qui accompagnent les personnes en incapacité de travail. Il y en a 37 actifs aujourd'hui à la MC.

En novembre 2023, un peu plus d'un an et demi après l’entrée en fonction des premiers coordinateurs de retour au travail, le service d'études de la MC a mené une recherche sur la manière dont les personnes en situation d’incapacité perçoivent le suivi effectué par les coordinateurs de retour au travail, ainsi que leurs expériences de retour au travail.

Les membres de la MC sont satisfaits de la qualité de leurs contacts avec un coordinateur de retour au travail. 80% des personnes interrogées se sont senties entendues, 84% ont déclaré que la conversation s'était déroulée dans de bonnes conditions et 81% ont estimé qu'il y avait suffisamment de temps pour cette conversation. De plus, 52% des répondants ont déclaré se sentir aidés et 32% ont donné une réponse neutre à cette question, souvent parce qu'ils n'étaient pas encore prêts à retourner au travail.

« Se sentir écouté peut sembler n'être qu'une émotion subjective, mais ce résultat est très important pour nous. Cela montre qu'un coordinateur de retour au travail peut être un pont vers le monde du travail. Il ou elle aide à entrer en contact avec un ensemble de conseils disponibles pour ceux et celles qui ont décroché et qui cherchent à revenir sur le marché du travail. Trouver ce lien est crucial pour réussir », déclare Ingrid Fleurquin, directrice de l’Assurance maladie obligatoire à la MC.

Les autres domaines dans lesquels les personnes interrogées se sentent aidées par le coordinateur sont l'étude des options possibles (« Que puis-je encore faire ? »)(18%), la possibilité de s'adresser à un médecin du travail (15 %) ou au service régional de l'emploi (6%), ou encore de recevoir un soutien émotionnel et/ou psychologique (6%).

« Ces résultats suggèrent que le rôle des coordonnateurs est très varié, ne se limitant pas à fournir de l'information ou à réorienter. Ils et elles fournissent également une oreille attentive et du soutien, ce qui est très important pour celles et ceux qui envisagent de reprendre une activité », insiste Ingrid Fleurquin.

Guérir d'abord

Une autre conclusion importante de l'étude est que le coordinateur de retour au travail doit intervenir au bon moment dans le processus de rétablissement. Parmi le groupe qui a indiqué qu'il n'avait pas été aidé par les coordinateurs de retour au travail ou qui a donné une réponse neutre, 35% ont dit que c'était parce qu'il n'était pas prêt à retourner au travail, 6% ont indiqué que les problèmes de santé étaient trop graves et 3% se sont sentis sous pression parce que leur état de santé n'était pas suffisamment pris en compte.

« Dans le débat sur les malades de longue durée, on a parfois tendance à oublier qu'il s'agit de malades et non de chômeurs. Il est important d'aider les gens à retourner au travail en temps opportun, mais nous devons le faire de manière appropriée. Nous ne voulons pas ‘chasser’ les gens pour qu'ils retournent au travail le plus rapidement possible, mais être leur partenaire dans leur rétablissement et leur réinsertion, en tenant compte de leur rythme et de leurs besoins. Les gens ont besoin qu'on leur donne le temps de guérir avant de retourner au travail. Sinon, nos efforts n'auront aucun effet. »

En ce qui concerne les résultats perçus à l'issue du suivi effectué par le coordinateur, pour les personnes qui voyaient déjà des résultats, 40% disent qu’elles sont retournées au travail, 13% qu'elles ont une meilleure idée de la direction à prendre en terme d’emploi et 12% qu'elles ont retrouvé l'envie d'aller travailler.

Retour au travail

Pour un grand nombre de personnes qui doivent interrompre leur activité, le retour après une maladie n'entraîne pas un changement radical de leur situation professionnelle. Près de la moitié des personnes qui étaient retournées au travail au moment de l'enquête l'ont fait chez le même employeur, dans le même poste, sans adaptation du travail (48%). 27% sont également retournées chez leur ancien employeur, mais avec des adaptations de travail. 9% sont allés travailler pour un autre employeur, avec un autre poste, et 8% chez le même employeur dans un poste différent.

Pour 55% des employés qui sont retournés au travail, des ajustements ont été nécessaires. Parmi les adaptations fréquemment demandées ou les besoins exprimés, citons la réduction du temps de travail, un travail moins lourd ou stressant, les horaires flexibles, le télétravail et un meilleur soutien de la part du management.

La majorité des employés (63%) reçoivent la plupart des ajustements requis, 10% des travailleurs qui sont retournés au travail et qui avaient besoin d'ajustements ont dit qu'ils recevaient la moitié des ajustements demandés, 27% d'entre eux ne pouvaient compter sur aucun ou une minorité des ajustements demandés. Parmi ceux qui n'ont obtenu aucun des aménagements dont ils avaient besoin, 20% disent qu'ils n'ont pas reçu d'explication sur la raison pour laquelle ce n'était pas possible. D'autres personnes ont déclaré, dans 19% des cas, que ce n'était pas possible dans l'organisation du travail, dans 16% des cas, ce n'était pas possible dans le poste spécifique et dans 11% des cas, le management n'en voyaient pas l'utilité.

« Nous constatons qu'une grande partie des gens retournent simplement chez leur employeur, mais ont souvent besoin d’adaptations du travail lorsqu'ils reprennent celui-ci. C'est dire l'importance pour l'employeur et le médecin du travail de réfléchir à la manière dont le travail peut être adapté dans leur politique de retour au travail. Si les gens se sentent les bienvenus sur leur lieu de travail après une maladie, écoutés par leur manager et soutenus par leurs collègues, cela facilite un retour durable », conclut Ingrid Fleurquin.

Pour l'étude, MC a interrogé 5 100 membres qui étaient en incapacité de travail depuis au moins 3 mois et pas plus de 4 ans au moment de l'enquête (novembre 2023), ainsi que des personnes qui sont retournées au travail moins d'un an après avoir connu une période d'incapacité de travail.

Les analyses portent donc sur les réponses des membres à qui nous avons écrit et qui ont répondu au sondage. Il s’agit de données auto-rapportées.

 

 

 

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