Le Conseil général approuve le budget 2026 des soins de santé, qui prévoit d'importantes économies 

La MC reste inquiète des décisions gouvernementales à venir en matière de soins de santé dans le cadre du budget : « Quelle sécurité cela apporte-t-il au patient pour les prochaines années ? » 

Bruxelles, le 20 octobre 2025 - Le Conseil général de l'INAMI, composé de représentants des mutuelles, des employeurs, des travailleurs et du gouvernement fédéral, a approuvé ce lundi la proposition de budget pour les soins de santé pour 2026. Un exercice budgétaire difficile et inédit, compte tenu de la nécessité de réaliser des économies à hauteur de 907 millions d’euros. « Le contexte budgétaire nous oblige à prendre des décisions difficiles, mais nous voulons continuer à veiller à l'accessibilité et au caractère abordable des soins », déclare Elise Derroitte, vice-présidente de la Mutualité chrétienne. « Nous sommes toutefois très préoccupés par la suite des événements : comment le gouvernement va-t-il gérer cette décision, compte tenu des 10 milliards d'euros qui doivent être économisés au total au cours de cette législature ? » 

« Nous sommes satisfaits que le gouvernement ait repris dans les grandes lignes le projet de proposition soumis au comité de l’assurance. Les mutuelles ont collaboré avec les prestataires de soins pour élaborer cette proposition. La sécurité tarifaire pour le patient est ainsi largement préservée, et les prestataires de soins doivent également faire un effort dans le cadre de l'exercice d'économies », déclare Elise Derroitte. 

Quelles économies sont proposées ? 

Les propositions du Conseil général se concentrent au maximum sur l'efficacité des soins. Les médecins devront économiser 150 millions d'euros, principalement dans les domaines de la biologie clinique (analyses de laboratoire), de l'imagerie médicale (principalement les scanners) et de la chirurgie (notamment l'aide chirurgicale). 

  • En effet, de nombreux examens ne sont pas toujours prescrits de manière efficace, ce qui a un impact considérable sur le budget, mais qui, dans le cas des scanners, est également nocif pour la santé du patient. 26,6 millions d'euros seront économisés sur la biologie clinique et 57,4 millions d'euros sur l'imagerie médicale. « L'objectif est d'influencer le comportement des médecins en matière de prescription. Ce n'est pas aux patients d'évaluer si une analyse de sang ou un scanner est nécessaire », explique Elise Derroitte. ​ 
  • En outre, 20 millions d'euros sont également économisés sur ce que l'on appelle l'aide opérationnelle, c'est-à-dire l'assistance dont bénéficient les médecins lors de certaines interventions chirurgicales. « Étant donné que de nombreuses interventions sont aujourd'hui hautement technologiques, elles nécessitent moins de personnel qu'auparavant. En même temps, cela nous permet également d'offrir une meilleure rémunération pour les interventions qui nécessitent une aide chirurgicale », explique Elise Derroitte. ​ 
  • D'autres économies sont réalisées dans d'autres domaines chirurgicaux, là encore en évitant les soins inutiles et en optant pour des soins de meilleure qualité dans un contexte multidisciplinaire (23,2 millions d'euros). Par exemple, en réduisant le nombre d'opérations du dos et en optant plus souvent pour la kinésithérapie lorsque cela est possible. 
  • Des économies seront également réalisées sur les honoraires des consultations des médecins non accrédités (8,5 millions d'euros). Il s'agit des médecins qui n'ont pas suivi suffisamment de formations accréditées au cours de l'année. 

Dans le secteur hospitalier, les économies réalisées s'élèveront à 50 millions d'euros au total. ​ 

Dans le secteur pharmaceutique, les économies s'élèveront à 402 millions d'euros. ​ 

  • Les patients devront également contribuer à cet effort, grâce à l'introduction d'un ticket modérateur minimum par emballage. Aujourd'hui, les patients ne paient pas ou très peu de ticket modérateur pour certains médicaments. Dorénavant, ils devront payer 2 euros de ticket modérateur par emballage (1 euro pour les patients bénéficiant d'une intervention majorée). « Nous regrettons cette décision », déclare Elise Derroitte ​ « nous avions élaboré une proposition alternative à ce ticket modérateur minimum, mais le gouvernement n'a malheureusement pas voulu la suivre. » 
  • En outre, la prescription de statines et d'autres inhibiteurs de cholestérol, qui sont aujourd'hui prescrits de manière excessive, fera l'objet d'une surveillance plus stricte, alors que pour certains de ces patients, des changements de mode de vie constitueraient une première étape plus appropriée pour contrôler leur cholestérol. 
  • Une proposition visant à délivrer des antibiotiques à des doses plus faibles sera également présentée, ce qui permettra de réduire à la fois les dépenses et la surconsommation. ​ 

Enfin, 50 millions d'euros supplémentaires seront économisés dans plusieurs autres secteurs. ​ 

  • Il est notamment demandé aux techniciens orthopédistes d'utiliser de manière plus efficace les orthèses de genou (une sorte d'attelles). ​ 
  • La rémunération des consultations vidéo sera inférieure à celle des consultations physiques pour les autres professions de santé. 
  • Chez le dentiste, une radiographie panoramique pour les personnes âgées de plus de 19 ans ne pourra être réalisée qu'une fois tous les trois ans au lieu d'une fois tous les deux ans. 

Le budget 2026 n'ouvre pas la porte à l'augmentation du ticket modérateur chez le médecin généraliste. ​  

Cette proposition ne prévoit pas d'augmentation des tickets modérateurs pour les consultations chez le médecin généraliste ou le spécialiste, mais l'introduction de tickets modérateurs chez les sages-femmes, qui jusqu'à présent ne facturaient pas de tickets modérateurs. « Nous ne voulons pas créer de précédent : le débat sur les tickets modérateurs peut être mené en temps voulu, mais ce n'est pas un palliatif pour compenser une réduction de la norme de croissance », déclare Elise Derroitte.  

Plans à long terme 

Avec la clôture du budget 2026, le secteur des soins de santé n'est pas encore sorti de la zone de turbulence financière. 

« Les mesures d'économie se poursuivront dans les années à venir et le cadre budgétaire deviendra sans doute encore plus difficile et plus strict. Cela mettra le secteur des soins de santé sous forte pression. Un certain nombre de réformes importantes sont à l'ordre du jour pour les années à venir, mais avec la menace des économies, il sera de plus en plus difficile de les mener à bien, alors que ces réformes sont précisément nécessaires pour mieux maîtriser les dépenses à long terme », conclut Elise Derroitte. 

Les mesures d'économie entreront en vigueur le 1er janvier 2026.  

 

 

 

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