Nouvelle étude MC : Les soins autour de l’accouchement, encore trop peu accessibles ​ ​

La nouvelle étude publiée par la Mutualité chrétienne (MC) montre qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour l’accessibilité des soins autour de l’accouchement. ​ Les plus gros freins à l’accès à ces soins sont le manque d’information sur les soins disponibles, le manque de temps et le coût trop élevé de certains soins et des séjours hospitaliers. ​ « Il y a trop de facteurs qui freinent l’accès aux soins, particulièrement des femmes ​ vulnérables. Notre système de santé se doit pourtant de garantir à toutes l’accès à tous les soins nécessaires », ​ indique Elise Derroitte, vice-présidente de la MC.

- À peine six femmes sur dix trouvent les soins autour d’un accouchement abordables. ​ ​

- Les futures mères ignorent trop souvent que le médecin généraliste et une sage-femme peuvent également suivre leur grossesse.

- Les montants qui restent à charge des mères pour les soins pré et postnatals restent trop élevés : autour de 350 euros. Et jusqu’à 2000 euros et plus à la suite d'un accouchement par césarienne en chambre individuelle¹.

- Les mères BIM quittent l’hôpital plus tôt après un accouchement, e.a. par manque de calme dans une chambre à plusieurs lits.

- La MC plaide pour que chaque mère puisse bénéficier d’une chambre individuelle si elle le souhaite, sans surcoût.


Cette nouvelle enquête, à la fois qualitative et quantitative a été réalisé auprès de 3.000 mères membres de la MC ayant accouché entre 2022 ​ et 2023. Elle vient conforter les résultats d’une précédentes études de la MC qui soulignaient déjà que les mères bénéficiaires de l’intervention majorée (BIM²) ont moins recours aux soins avant et après l’accouchement et restent moins longtemps à la maternité. ​ En donnant directement la parole aux mères, cette nouvelle étude nous permet de mieux comprendre tant leur expérience vécue que les problèmes d'accessibilité aux soins à l'occasion d'un accouchement.


En effet, on constate dans nos données une différence très significative dans l’utilisation des soins pré et postnatals. Ainsi, 76% des mères BIM ont pris contact avec une sage-femme avant l’accouchement, contre 88% des mères non-BIM. On note d’ailleurs de telles différences de recours aux autres prestataires de ce trajet de soins, avant et après l’accouchement. ​


Quant au non-recours aux soins, l'enquête montre qu'une importante raison invoquée est le manque d'information ou l’éparpillement des informations utiles qui empêchent d’avoir une vue correcte sur la disponibilité des soins. Il est ainsi frappant de constater que les mères BIM sont moins souvent au courant de la possibilité de faire appel à un kiné en pré ou postnatal, à l’inverse des mères non-BIM. ​ ​ ​



Les mères ont trop peu de temps pour prendre soin d’elles


« Des données qualitatives, il ressort que bien des mères ont à gérer de nombreux problèmes de la vie quotidienne, en plus de leur grossesse : les autres enfants, la tenue du ménage, etc. Bref, elles ont trop peu de temps pour gérer leur propre situation. Cela met une pression supplémentaire sur leurs épaules, ce qui n’est pas acceptable », indique Elise Derroitte.


Des hospitalisations plus courtes et moins confortables pour les mères BIM


Les mères BIM disposent moins souvent d’une assurance hospitalisation, elles séjournent plus souvent en chambre double. Elles y trouvent moins le repos. Elles se sentent moins à l’aise à l’hôpital, ressentent un certain malaise dans leurs relations avec le personnel hospitalier et redoutent des frais d’hospitalisation élevés. Elles quittent donc l’hôpital plus rapidement.


« Les mères BIM indiquent plus souvent avoir ressenti un mal-être à l’hôpital. Pourquoi ? Plus souvent accueillies en chambres à plusieurs lits, elles doivent partager un espace commun avec d’autres mamans, d’autres bébés et des visiteurs, elles voient aussi défiler infirmières, kinés et médecins dans leur chambre, ce qui a un impact sur leur repos. Plusieurs témoignent également ne pas avoir été comprises lorsqu’elles ont exprimé des problèmes émotionnels. C’est sur tous ces points qu’il faut travailler », ajoute Elise Derroitte.


L’accessibilité financière, à améliorer selon beaucoup de mères


En ce qui concerne le caractère abordable des soins, seules six femmes sur dix, BIM ou pas, les trouvent accessibles financièrement, que l’on parle de soins pré ou postnatals. Globalement, seules les sages-femmes et les médecins généralistes sont considérés comme « abordables » pour 80 à 90% ​ des répondantes.


La multiplication de tickets modérateurs pour tous ces soins liés à l’accouchement, plus les suppléments (lorsque les prestataires ne sont pas conventionnés, ce qui est souvent le cas des gynécologues), tous ces ‘restes’ à charge mènent à une facture parfois très lourde. « Une situation très interpellante. Le prix des prestations est invoqué. Un prix élevé car trop peu de prestataires de soins sont conventionnés. Si rien n’est fait, on se dirige vers une situation où l’accouchement deviendra impayable pour certaines catégories de personnes. Ce n’est clairement pas ce que nous voulons à la MC », souligne Elise Derroitte. ​ ​ ​



« Une chambre individuelle pour chaque mère »



Tout d’abord, il est essentiel de mieux informer les futures mamans sur les soins prénataux disponibles, ainsi que sur les soins ​ ​ existants après l’accouchement. En parallèle, il faut ​ ​ simplifier et faciliter le processus administratif lié au congé parental, afin que les parents puissent consacrer du temps à leur(s) nouveau(x) né(s) de la manière qui leur convient.


Progressivement, le droit au congé de naissance doit être étendu à une durée d'un an, réparti entre les deux partenaires. Post-partum, les mères devraient bénéficier d’un aménagement de leur temps de travail, leur permettant de consulter régulièrement un kinésithérapeute, tout en bénéficiant de services de garde d’enfants financièrement abordables.


L’accessibilité financière doit être élargie à tous les soins, qu’ils soient pré ou post-natals. « La MC reste persuadée ​ ​ ​ que le conventionnement des prestataires est la meilleure solution pour garantir un accès équitable aux soins pour les patientes », selon Elise Derroitte.


Enfin, le séjour en maternité doit devenir un moment propice à la sérénité et à l’information pour les mamans. « Chaque femme devrait pouvoir choisir une chambre individuelle si elle le souhaite, sans coûts supplémentaires, ​ afin de débuter sereinement cette nouvelle étape dans les meilleurs conditions, entourée de calme et de soutien », conclut Elise Derroitte.



1 Bruyneel, L., Kestens, W., De Wolf, F., Di Zinno, T., Dolphens, M., & Landmeters, B. (2023). Baromètre hospitalier AIM : État des lieux des coûts hospitaliers à charge patient en hôpital général : données 2021. Bruxelles: Agence Intermutualiste.

² Le statut de bénéficiaire l'intervention majorée est octroyé aux ménages qui ont de faibles revenus. Grâce à ce statut, les interventions de l'assurance obligatoire soins de santé sont plus élevées, de sorte que les tickets modérateurs restant à charge sont moins élevés.

sante-et-societe-12-accessibilite-soins-accouchement.pdf

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Simon Vandamme

Responsable presse

 

 

 

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