Quel est le profil de santé de nos ainés ?

Nouvelle analyse et étude de la MC

62% des + de 65 ans prennent des médicaments liés aux affections cardiovasculaires. Annuellement, une personne de 65 ans et + sur cinq est admise à l’hôpital. 12% des 85 ans et + décèdent chaque année. Or d’ici 2050, le nombre de + de 65 ans va augmenter d’un tiers, le nombre de personnes de + de 80 ans va doubler. Pour se préparer au défi sociétal que représente l’accroissement important du nombre de personnes âgées, il est apparu important à la Mutualité chrétienne de dresser le profil de santé de nos aînés. C’est le sujet de la dernière étude publiée ce jour dans Santé & Société.

Cette nouvelle étude permet de connaître l’état de santé de nos ainés, leur situation sociale, à quels types de soins ils et elles font appel… Pour la première fois, la MC analyse de façon globale le profil de santé plus d’un million de ses membres âgés de plus de 65 ans sur la période allant de 2016 à 2022.

Avec la baisse de la fécondité et l’augmentation de l’espérance de vie (87,9 ans pour les femmes et 85,4 ans pour les hommes en 2050), le Bureau fédéral du Plan prévoit que la proportion de + de 65 ans en Belgique passe de 19,6% en 2022 à 25,1% en 2050. Le vieillissement de la population est donc un enjeu social et de santé considérable.

Est-on en mesure de garantir un vieillissement de qualité ?

Des statistiques du Bureau fédéral du Plan et d’Eurostat, on peut déduire qu’en moyenne une femme de 65 ans vivra 10,2 années en mauvaise santé (7 pour les hommes). Vu le nombre croissant de personnes âgées, le recours aux soins ne fera que croître. Il faut donc s’y préparer afin aussi de répondre aux enjeux touchant à la coordination et la continuité de tous les soins et des aides, tout en répondant à la demande de plus en plus présente de rester le plus longtemps possible dans un environnement familier.

Le profil de santé des séniors.

79,2% des séniors sont touchés par au moins une pathologie chronique parmi une liste de 22 pathologies qui ont été détectées sur base de la consommation de médicaments ou du recours à des prestations de soins de santé spécifiques. En 2022, les affections cardiovasculaires sont le problème de santé le plus fréquent chez les 65+. Ils sont 68,4% à prendre des antihypertenseurs ou des médicaments pour une thérapie cardiaque.

Ensuite, 41,2% des séniors prennent des Médicaments antithrombotiques. Dans le classement des pathologies les plus fréquentes chez les séniors, viennent ensuite : le diabète, les pathologies mentales, la broncho-pneumopathie chronique obstructive, les affections de la thyroïde, le cancer.

En moyenne, le risque de décès en cours d’année pour les 65+ est de 3,7%. Mais il monte à 12% chez les 85+.

Un autre chiffre interpelle et permet de mettre en lumière que les inégalités sociales sont importantes parmi les personnes âgées. En effet, le pourcentage de décès chez les séniors bénéficiant de l’intervention majorée (indicateur de vulnérabilité économique) est de 6,6% soit deux fois plus important que pour la population non BIM.

Nos séniors vivent souvent seuls

Selon les chiffres de la MC, en comparaison de la population générale, un senior a deux fois plus de risque de vivre seul. Une situation et un risque qui augmentent avec l’âge (58,1% des + de 85 ans

vivent seuls), touchent plus les femmes (40,2% des femmes séniores vivent seules), les BIM (55,9%) et les habitants de Bruxelles (47,6% des séniors bruxellois vivent seuls).

Les séniors et les soins

Les séniors vont chez le médecin généraliste, se rendent plus souvent à l’hôpital et les plus âgés en maison de repos.

Il ressort de l’étude que 93,5% des + de 65 ans a eu au moins un contact avec un généraliste en 2022, que plus de 70% d’entre eux ont eu un contact avec un spécialiste (ophtalmologue, cardiologue, orthopédiste, dermatologue ou médecine interne). Ici aussi l’âge et les conditions sociales jouent un rôle dans la fréquence des consultations.

Il est à noter que l’inscription des séniors en maison médicale semble être une pratique plus répandue à Bruxelles (9%) qu’en Flandre (1%) ou en Wallonie (3,7%).

La MC observe que 20,2% des + de 65 ans s’est rendu au moins une fois aux urgences en 2022 contre 18,6% en 2016. Là aussi la fréquence augmente avec l’âge, si on est BIM et selon le lieu de résidence (fréquence plus élevée à Bruxelles).

La proportion de séniors séjournant en maison de repos augmente de manière exponentielle en fonction de l’âge (1,2% entre 65 et 74ans et 28,1% chez les + de 85 ans en 2022). Ici aussi, c’est à Bruxelles que l’on trouve la plus forte proportion de personnes ayant séjourné en maison de repos (10,2% en 2022).

Le recours aux soins infirmiers à domicile est important et reste stable (1 aîné sur 5 en 2022). Si les hospitalisations classiques sont en baisse, la proportion de séniors admis au moins une fois en hôpital de jour est en forte augmentation. Pour la MC, il est donc important d’accorder une attention suffisante à la gestion de la sortie afin de garantir un suivi suffisant et de qualité.

Sachant qu’une personne âgée sur trois déclare souffrir d’une limitation sérieuse d’au moins une activité fonctionnelle et que plus de la moitié sont limités dans l’accomplissement des activités ménagères (Sciensano 2018; enquête santé).

L’étude MC conclut : Nos séniors sont vulnérables. 25,3% d’entre eux sont BIM, les affections chroniques augmentent, 1/3 de nos ainés vivent seul.

La poursuite du vieillissement de la population dans les années à venir place donc les décideurs politiques et les prestataires de santé et d’aide devant le défi de répondre de manière adéquate à l’augmentation attendue de la demande de soins et d’aide.

Pour y arriver, la MC préconise d’investir dans les soins de première ligne, de placer la qualité de vie au centre en généralisant le concept de l’OMS de « vieillissement actif ».

Cela passera par un soutien continu aux organisations de la société civile qui contribuent au maintien de la qualité de vie des séniors. Avec ses mouvements Enéo et Altéo, la MC poursuivra le travail. Elle continuera aussi à participer à la création de formes innovantes d’habitat et à prêter une attention particulière aux ainés les plus vulnérables en mettant en œuvre l’universalisme proportionné.

Par ailleurs, sur base de cette nouvelle étude, la MC milite pour que l’ensemble des intervenants impliquent et soutiennent les aidants proches. Ceux-ci doivent être perçus comme des partenaires et être mieux soutenus en renforçant le congé pour soins d’aidant proche notamment. Enfin, côté francophone, la MC rappelle sa revendication d’instaurer une assurance autonomie.

 

Profil de sante de nos aine.e.s.pdf

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